La Série
Des années 1960 aux années 2000, les rénovations se sont succédées et ont abouti à un résultat contrasté, où maisons faubouriennes du XIXème siècle côtoient de
nombreux immeubles bétonnés.
En se concentrant sur les détails issus de cette réhabilitation, Bellevue Belleville propose une décomposition urbaine du quartier à l’esthétique minimaliste. Elle privilégie la poésie du singulier, à contre-courant des perceptions communément répandues sur la laideur des grands ensembles. Le tissu urbain devient vecteur et intensificateur de lien social, dans un quartier profondément multiculturel.


La genèse
Belleville, c’est le quartier de coeur du duo Florisse & Germain. Ils y ont élu domicile en 2015 puis y ont installé leur atelier. Son énergie débordante, sa diversité culturelle et architecturale et son histoire socio-politique en font un lieu de résistance et de divertissement, propice à la création.


Bellevue, nom propre féinin
du latin bellus, beau, et videre, percevoir par la vue, être témoin de


(symbo.)
Nom attribué à de nombreuses banlieues françaises. L’association des mots à connotation positive “belle” et “vue” et son usage récurrent rappellent les multiples déclinaisons de la “Cité radieuse” et s’inscrit en opposition avec l’image médiatique de certains de ces quartiers usuellement qualifiés de “sensibles”.


(hist.)
Tournant fonctionnaliste marqué par la Charte d’Athènes de 1933 dans la planification et la construction des villes, et dont les grands principes seront appliqués pour répondre aux défis de la reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale.
Politique publique urbaine volontariste des Trentes Glorieuses conduisant à la construction de grands ensembles, notamment destinés au logement social.
Établissement d’un lien de causalité entre le développement de manifestations de violences et l’urbanisme à partir de 1977. Popularisation de l’expression “béton criminogène”, parallèlement à une stigmatisation croissante des grands ensembles, et dont le pic survient dans le contexte des émeutes de 2005.

(urba.)
Répartition et aménagement des espaces urbains autour de quatres fonctions (habiter, travailler, recréer, circuler) en application du concept de zonage issu de la Charte d’Athènes, et selon plusieurs critères (construction en hauteur, ensoleillement, présence d’espaces verts, etc.) afin de favoriser la dimension sociale de l’habitat urbain.
Exemple : La Cité Radieuse de Le Corbusier


Belleville, nom propre féminin
Nom issu de la déformation des mots “belle vue”, en référence à la hauteur du lieu et
attribué au cours du XVIIIème siècle.

(géo.)
Quartier de l’Est parisien culminant à 108 m d’altitude et situé au croisement entre les 10ème, 11ème, 19ème et 20ème arrondissements de la ville.

(hist.)
(XVème) Village formé au Moyen-Age regroupant des terres viticoles exploitées par les grandes abbayes parisiennes.
(XVIIIème) Lieu de réjouissance et de convergence des classes populaires et bourgeoises en raison de ses guinguettes, de sa célèbre “piquette” détaxée et de son carnaval.
(XIXème) Commune limitrophe à Paris accueillant la population ouvrière déplacée suite aux grands travaux du Baron Georges-Eugène Haussmann sous le Second Empire. Rattachée à Paris en 1860, elle devient un lieu majeur de l’insurrection communarde de 1871.
(XXème) Quartier d’immigration ayant accueilli trois vagues majeures. Vers 1920, grecs, juifs polonais et arméniens travaillent dans les ateliers de cordonnerie. Les années 1960 sont marquées par une vague d’immigration d’Afrique du Nord. Enfin, à partir des années 1980, les populations chinoises et d’Asie du Sud-Est s’installent dans le quartier pour y exercer des activités commerciales.
(XXIème) Lieu de création reconnu pour ses fresques de street art, regroupant de nombreux ateliers d’artistes. Le quartier a conservé son identité cosmopolite et militante. Également lieu de prostitution, connu pour ses travailleuses du sexe chinoises dites “marcheuses de Belleville”.

(symbo.)
Lieu d’exclusion regroupant une population perçue comme “marginalisée”, consécutivement à la Commune de Paris.
Lieu de divertissement populaire à travers les époques. Surnommé Babelville ou Babylone en référence à sa diversité socioculturelle et à son multilinguisme.

(urba.)
Lieu d’expérimentation architecturale alternant formes bâties et végétation, le quartier reste à l’écart du phénomène de gentrification de la capitale et concentre un taux important de logements sociaux. Conçus comme des espaces de rencontre et de divertissement, ils contribuent à favoriser le lien social.


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